> Actualités > Origines de la théorie de l'Âge de Glace

Origines de la théorie de l'Âge de Glace

Bonjour et Bienvenue ! Aujourd'hui, Terres du Passé vous présente sa première vidéo de vulgarisation portant sur l'origine de la théorie des âges de glace. Pour en savoir plus, c'est par ici !

Vulgarisation 22 avril 2022

Bonjour à toutes et à tous et Bienvenue !

Aujourd'hui, Terres du Passé vous présente sa première vidéo de vulgarisation scientifique !

Le contenu se base sur la synthèse de l'article d'Ingólfsson et Landvik paru en 2013 dans Quaternary Science Reviews. Il s'agit du première épisode d'une série qui retraça les origines de la théorie de l'Âge de Glace proposée par Agassiz en 1840 lors de trois congrès successifs de la Société Géologique de Londres.

 

Script de l'épisode

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour cette nouvelle vidéo de Terres du Passé ! 

Aujourd'hui, nous allons voir ensemble comment ont émergées les premières théories de l'âge de glace !
La notion d'âge de glace s'est démocratisée au fil des années avec notamment la série de films mettant en scène Manny le mammouth, Diego le tigre à dents de sabre et Sid le paresseux. Sans oublier le petit Scart, toujours en quête de la graine de ses rêves !

Mais avant de savoir à quoi ressemblait ce monde de glace et d'animaux à la fois si similaires et si différents de ceux que nous connaissons aujourd'hui, il a fallu que les scientifiques, les naturalistes et les penseurs d'autrefois se posent les bonnes questions, et surtout, qu'ils parviennent à trouver les éléments de réponse !

--
Générique
--

Au XIXe siècle, les scientifiques connaissaient déjà beaucoup de choses sur le fonctionnement des glaciers, des montagnes et des calottes.

Tien, justement. On arrive déjà à une question intéressante : quelle est la différence entre un glacier et une calotte ?
Eh bien je vous le donne en mille : la superficie ! Et aussi le positionnement, mais c'est lié à la superficie : le glacier est une accumulation d'eau douce dans un cirque glaciaire en montagne, alors que la calotte glaciaire est un glacier recouvrant toute une île, tout un archipel, tout un continent (comme dans le cas de l'Antarctique par exemple).

Bref, là où le glacier est un Chiwawa, la calotte est une baleine !

Au fait, savez pourquoi une calotte glaciaire s'appelle une calotte ? Eh bien, c'est en référence au petit bonnet rond qui ne couvre que le sommet de la tête ! La calotte agit de la même façon : elle couvre les structures sous-jacente d'un dôme bombée, effaçant la topographie !
La calotte glaciaire porte également un autre nom : l'inlandsis !

Bien ! ça ne paraît pas grand chose comme ça, mais en fait c'est déjà pas mal de savoir faire cette distinction !

Donc, revenons-en à nos scientifiques du XIXe siècle ! Comme je vous l'ai dit, ils connaissaient déjà beaucoup de choses sur le fonctionnement des glaciers. Notamment, pas exemple, ils savaient que tout autour d'une langue de glace il y a de petites buttes ou des collines de sédiments. C'est-à-dire un ensemble de sables, d'argiles, de galets, de blocs de tailles diverses et variées mélangés dans un beau bazar. Eh bien, ces petites buttes ou collines sont appelées des moraines glaciaires, ou encore des tills glaciaires si on emploie le mot anglosaxon qui se retrouve assez fréquemment dans la littérature.

Certains scientifiques des XVIIIe et XIXe siècle ont donc remarqué des choses assez surprenantes :

En 1744, Pierre Martel observe dans les Alpes, à des endroits libres de toute glace ou de toute neige, le passage d'anciens glaciers.
En 1824, Jens Esmark discute la possibilité d’une série de glaciations globales dans le passé.
En 1830, Goethe décrit des blocs ayant été transportés durant une période de grand froid.
En 1831, William Buckland présente des discussions dans lesquelles il émet l'hypothèse que les régions boréales ont connu des changements successifs de chaud à froid.
En 1840, Louis Agassiz, le premier scientifique à systématiquement collecter des données, suggère l'existence dans le passé de glaciers très étendus.

Cette même année, Agassiz et Buckland partent ensemble étudier les hautes hautes terres écossaires et ils en reviennent en présentant à la Société géologique de Londres une nouvelle théorie : la théorie de l'Âge de glace.Comme Charles Lyell qui affirme que les dépôts qu'Agassiz et Buckland décrivent comme étant glaciaires sont en fait dus à la glace de mer.

Et là, forcément, faire une telle hypothèse, c'est remettre en cause toute la pensée de l'époque où la théorie de la grande inondation dominait. Face au changement, il y a toujours des récalcitrants. Ceux-là trouvent mille réfutations à la théorie glaciaire,

Cette opposition, que l'on pourrait trouver un peu bête a posteriori, est en fait la base de la construction de la Science ! Parce que c'est lorsque chacun veut démontrer qu'il a raison, tout en restant honnête, que les preuves abondent ! Si tout le monde est d'accord, il n'y a pas de débat, pas de questions, et donc pas besoin de donner des preuves de ce que l'on avance.
Le débat est prolifique !

Mais un peu dur aussi parfois... Comme lorsque Murchison publie en 1842  un article dans la revue de la société géologique de Londres dans lequel il démonte les arguments d'un potentiel âge de glace.

Agassiz et ses soutiens n'ont pas le choix : Il faut trouver des preuves !

Et pour trouver des preuves, il n'y a pas mille solutions : il faut observer les glaciers et les calottes, les étudier et comprendre leur fonctionnement en détails ! Pour cela, il faut aller sur place, que ce soit dans les Alpes, dans les montagnes d'Ecosse, ou encore là où la glace règne en maître sur Terre, là-bas, loin au nord, aux portes de l'Arctique.

À Svalbard.

Mais cette histoire sera pour le prochaine épisode.

Merci à toutes et à tous d'avoir regardé cette vidéo jusqu'au bout ! Si elle vous a plu, n'hésitez pas à la liker, la partager ou à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir, et la suite arrive bientôt ! .

Passez une belle journée, et à très vite sur www.terres-du-passe.com !

Références bibliographiques

Ingolfsson & Landvik, 2013.

Pierre Martel, voyage aux glacières des Faucigny, Histoire Passy-Mont Blanc.

Jen Esmark, Wikipedia.

Johann Goethe, Wikipedia.

William Buckland, Wikipedia.

Louis Agassiz, Wikipedia.

Roderick Murchison, Wikipedia.

retour à la liste